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L'Espérance

Homélie du 21 aout 2022

Un de nos prêtres accompagnateurs se propose de vous partager son homélie du dimanche.

21 out 2022

21ème dimanche du temps ordinaire. Année C

Is 66,18-21 ; Ps 116 ; He 12,5-7.11-13 ; Lc 13,22-30

 

Au rythme de sa marche vers Jérusalem, Jésus donne à ceux qui le suivent des enseignements sur la conduite de leur existence terrestre. Ils doivent avoir toujours devant les yeux la fin de leur vie terrestre (18ème dimanche) et la perspective du retour du Seigneur (19ème dimanche) auquel il ne faut préférer rien ni personne (20ème dimanche). La question des sauvés vient alors spontanément à l’esprit. Mais elle se heurte à une difficulté insurmontable : comment concilier la miséricorde infinie de Dieu et sa justice ? En outre, les raisons qui amènent à la poser s’avèrent souvent plus ou moins suspectes : veut-on se rassurer à bon compte en disant qu’on sera de toute façon du nombre infini des élus, ou, au contraire entretenir la peur de l’enfer ?

La question du salut, qui est posée à Jésus dans l’Evangile de ce dimanche, reflète une préoccupation centrale de toutes les religions : quel sera le nombre des sauvés ? Au temps du Christ, l’opinion était assez divisée sur ce sujet parmi les Rabbins.

 

Les uns affirmaient : « tous les Israélites auront part au monde futur » (Mishna, Sanhédrin X,1), alors que d’autres déclaraient que « ceux qui périssent sont plus nombreux que ceux qui seront sauvés » (4ème Esdras IX,15).

 

Cette question nous est bien familière à nous aussi. Elle nous est adressée par les membres des mouvements « millénaristes » qui, en se basant sur le passage d’Apocalypse 7,4 soutiennent qu’il n’y aura que 144.000 sauvés, dont ils espèrent faire partie évidemment.

 

Le problème, c’est qu’ils sont plus de 144000 à le dire. Le ciel est-il donc un « lieu » aux capacités limitées où les places sont déjà réservées ?

 

Interrogeons les textes de ce dimanche sur la question.

Selon le prophète Isaïe, Dieu veut que tous soient sauvés. C’est pour cela qu’il a pris l’initiative de choisir un peuple chargé de témoigner de son dessein : rassembler les hommes « de toute nation et de toute langue ». Il lui a prescrit de ne considérer aucun des habitants du pays, quelle que soit son origine, comme un étranger ou un citoyen de seconde zone. Car, les païens sont appelés à devenir, eux aussi, une offrande agréable à Dieu. Cette dimension cultuelle tempère la notion du peuple élu, et récuse celle d’un privilège jalousement gardé, dont les autres seraient exclus.

 

C’est pourquoi, la mission du peuple choisi se distingue nettement du prosélytisme de conquête agressif qui, consciemment ou non, fait plus ou moins fi de la liberté personnelle. Dieu, lui, propose sans imposer. Qui fait le mal se condamne lui-même.

 

Jésus déclare que les conditions du salut ne relèvent pas de l’appartenance à un peuple, à une race, à une culture ou à une tradition. Au jour du jugement, dit-il, personne ne pourra faire prévaloir le privilège d’avoir partagé le repas avec lui ou prêché en son nom. L’accès au Royaume ne sera accordé qu’à ceux qui, au cours de leur vie, auront fait du bien. À la place des « prétendants éconduits », on verra alors s’avancer vers le festin des noces la foule des élus provenant de l’orient et de l’occident, du nord et du midi. « Les premiers seront les derniers et les derniers seront les premiers » dit Jésus.

 

Pour échapper à une telle déconvenue, Jésus exhorte ses auditeurs à entrer par la porte étroite. Le salut, dit-il, requiert un sacrifice constant de la part du disciple. Dieu vient à notre secours quand nous faisons ce choix coûteux parce qu’il aime les siens.

 

Ainsi, dans la lettre aux Hébreux, nous lisons : « Dieu agit toujours en Père qui aime ses enfants. Il ne veut que leur bien, et ne les soumet jamais à des épreuves inutiles. Les difficultés qu’ils rencontrent sur la route où ils sont engagés à la suite du Christ doivent être comprises et assumées comme autant d’appels à se dépasser, à devenir plus « justes », à acquérir une nouvelle vigueur, à niveler la piste pour y marcher plus allègrement ». Au lieu de se poser des questions dénuées de sens sur le nombre des élus, il faut plutôt se conduire de façon à être reconnu digne d’en faire partie.

 

Abbé Léon K.

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